mercredi 31 décembre 2014

Une année au lycée

Année au lycée (Une)


Dans Une année au lycée, Fabrice Erre, professeur d'Histoire géographie, témoigne du quotidien en milieu lycéen. Tout y passe: l'aquoibonisme des jeunes, les difficultés de transmission du savoir, le conflit de génération, l'inspection, le caractère parfois absurde des conseils de classe et des bulletins de notes, etc. Cette suite d'histoires aux chutes désopilantes sonne très juste: les différentes situations  - bien connues des professeurs! - sont criantes de vérité. Fabrice Erre transforme la classe en une gigantesque cour de récré. Si les difficultés sont bien là, il les affronte avec un sens de l'humour décapant!



mercredi 12 novembre 2014

Berceau


Le romancier Eric Laurrent livre une œuvre très personnelle avec ce récit autobiographique sur l’adoption de son fils Ziad au Maroc. Récit d’une rencontre, celle des parents adoptifs avec leur enfant, autant que récit d’un amour et d’un émerveillement. 

Dans un style érudit, l’auteur livre ses réflexions et ses sentiments : s’il n’a jamais vraiment eu envie de donner la vie ou d’imposer le jour à « un ennemi » (sic), il voit en l’adoption un moyen de sauver une vie. Cette démarche, souvent difficile, l’est ici davantage car les événements du Printemps arabe rendent les enfants marocains difficiles à adopter pour les étrangers. 

Mais Eric Laurrent signale d’autres écueils : celui du hasard de l’attribution d’un enfant, de l'origine et de l’attachement. Les parents adoptifs, heureux d’avoir vaincu la loi naturelle, aiment immédiatement cet enfant qui n’est pas le leur. 

Berceau est l’histoire d’un double émerveillement : celui de Ziad au monde et celui de l’auteur devant son fils. Un très beau récit sur la révélation de la paternité. 

lundi 20 octobre 2014

Budori, l'étrange voyage


Budori est un jeune chat qui vit heureux avec sa famille dans la forêt de Tohoku. Le bonheur est de courte durée en raison de mauvaises conditions climatiques et de la famine qui fait rage. Après la disparition de ses parents puis de sa soeur, Budori va devoir faire face seul. Son apprentissage de la vie va essentiellement passer par le travail. Après plusieurs années de galère, Budori va trouver sa place à l'université et devenir vulcanologue.

Au gré des rencontres, Budori grandit. Il est entouré de personnages secondaires attachants qui vont tous lui apporter quelque chose. Le film retrace son apprentissage et sa quête. Car Budori désire retrouver sa petite soeur Neri, enlevée par un étrange sorcier. 

Les scènes sont tour à tour réalistes, fantastiques et oniriques. Le charme du film réside dans le non-dit. De nombreuses questions restent sans réponse et c'est tout l'intérêt de ce film mystérieux.

Graphiquement, c'est également une réussite: les décors de la campagne et de la ville fourmillent de détails. Les scènes "fantastiques" sont très enlevées et en contraste avec les autres, plutôt descriptives et lentes. Enfin, la musique joue un rôle important et accompagne le personnage tout au long de son chemin. 

Budori n'aura de cesse de vouloir améliorer les conditions de vie dans ce monde hostile. Par conséquent, le message délivré est très positif: il faut s'aider les uns les autres. Bel itinéraire que celui de ce chat anthropomorphe! 

mardi 7 octobre 2014

Voyage au Centre de Documentation et d'Information

                                                         

Voici le troisième tome du collectif "Vivre le CDI" publié chez L'Harmattan. Cet ouvrage offre des témoignages de professeurs documentalistes sur l'art, la culture et le numérique au CDI ainsi que des regards croisés sur la profession.

J'ai  rédigé deux articles de la première partie Art et culture au CDI: échanges d'expériences: "La BD, une pratique culturelle levier pour le CDI" et "Organiser un concours pour le Printemps des Poètes".

Liens : 


dimanche 28 septembre 2014

Gemma Bovery

Les romans graphiques de Posy Simmonds, écrivaine et illustratrice britannique, n'en finissent pas d'inspirer les cinéastes. Après Tamara Drewe de Stephen Frears en 2010 déjà avec Gemma Arterton, la réalisatrice Anne Fontaine propose une adaptation filmique de Gemma Bovery.

Il s'agit ici d'une adaptation contemporaine du roman de Flaubert et d'une incroyable relecture.
Martin, boulanger dans un village de Normandie, est passionné par Flaubert et son roman Madame Bovary. Lorsqu'un couple anglais, Gemma et Charles Bovery, s'installent près de chez lui, il voit tout de suite en eux les personnages de son roman favori! 

L'arrivée du couple va permettre à Martin de sortir de son quotidien. Gemma est une femme très sensuelle (peut-être un peu trop par moment) et il est évident qu'elle ne va pas tarder à s'ennuyer! Spectateur de son roman préféré, Martin va tout faire pour écarter Gemma du destin d'Emma.

La réussite du film doit beaucoup à Fabrice Luchini, toujours excellent lorsqu'il s'agit de défendre la littérature française. Si les lecteurs de Madame Bovary connaissent la fin, ils seront tout de même surpris par les rebondissements finaux. Une fin tragique certes, mais très drôle. Et un arroseur bien arrosé!

                         


                              

samedi 13 septembre 2014

Hippocrate


Hippocrate. Dans ce film réalisé par un médecin, deux internes tentent, avec beaucoup de difficultés, de protéger ce serment. Comment travailler avec du matériel en panne? Comment respecter les volontés d'une patiente lorsque des décisions inhumaines doivent être prises faute de lit? Quelles sont les bonnes décisions? 

A travers le suivi de deux patients, le film dresse le portrait sans concession de l’hôpital public français. Un hôpital aussi malade que ses patients et qui voit ses moyens réduits. 
Par le truchement de Benjamin, jeune interne de 23 ans, nous découvrons les coulisses de l'hôpital. Les mésententes entre les services, les chefs qui tentent de couvrir leur équipe, la communication difficile avec les familles. Si Benjamin, fils du chef de service, est un personnage un peu lâche qu'on excuse par sa jeunesse et son manque d'expérience, son collègue Abdel, médecin algérien redevenu interne en France, est un très beau personnage. Humain, toujours à l'écoute des patients, il incarne l'intégrité dans ce système verrouillé et souffreteux.

On retiendra cette phrase lancée par Abdel: "Ce n'est pas un métier médecin, c'est une espèce de malédiction". Où chacun doit s'accorder avec sa conscience...

lundi 25 août 2014

La Panne


La Panne est un court roman de Friedrich Dürrenmatt, écrivain suisse de langue allemande du XXe siècle. Alfredo Traps, représentant de commerce, est bloqué par une panne de voiture au pied d'un petit coteau. Un juge à la retraite lui propose de passer la nuit chez lui. Il va alors assister à un étrange repas : le juge et ses amis, l'avocat et le procureur, s'amusent à simuler des procès. Et Alfredo Traps va endosser le rôle de l'accusé dans son propre procès!

L'originalité de l'histoire relève de son ambiguïté : entre jeu de beuverie et réel procès, le lecteur - comme Alfredo Traps - se demande si cette accusation est du lard ou du cochon... Cette ambiguïté est d'ailleurs renforcée par le dénouement qui interroge le pouvoir de la justice ainsi que ses mécanismes.

A voir : l'adaptation cinématographique d'Ettore Scola, La Plus Belle Soirée de ma vie (1972). 

jeudi 31 juillet 2014

New York Melody


La traduction française du titre fleure bon la comédie romantique. Mais Begin again n'est pas une comédie romantique classique. John Carney en déjoue astucieusement les codes. La fin ne se devine pas dès les premières minutes et le film offre de belles surprises aux spectateurs. 
Gretta (Keira Knightley), terrassée par une rupture amoureuse, croise la route de Dan (Mark Ruffalo), producteur de musique qui se trouve également dans une mauvaise passe. Grâce à la musique, ils vont se lancer dans une belle aventure : enregistrer un disque in situ dans les rues de New York. 
La musique occupe une place importante tout au long du film. Par les artistes présents au casting (Adam Levine et Cee Lo Green), les flash-back et les réjouissantes scènes d'enregistrement dans les rues de New York. La BO est certes un peu mièvre mais la fraîcheur des interprètes dynamise le propos. La balade nocturne musicale de Gretta et Dan constitue un très beau moment. 
Enfin, dans un contexte de crise de l'industrie musicale, le film propose une belle alternative!

samedi 12 juillet 2014

Lendemains de cendres


Dans cette BD historique, Séra retrace la fin du régime des Khmers rouges, au moment de l'invasion du Cambodge par l'armée vietnamienne. Séra, dessinateur d'origine cambodgienne, rend compte de la violence subie par un peuple condamné à la faim et l'exil. 
Les grandes cases pour le décor et les couleurs sombres permettent de mettre en relief les personnages, Nhek et Chantrea, en proie à la monstruosité du régime communiste de Pol Pot.
Un témoignage choc qui par son récit et ses illustrations relève davantage de l'album que de la BD.

dimanche 29 juin 2014

Entre ciel et terre


Entre ciel et terre est un manhua de Golo Zhao (La Balade de Yaya). Petite Huit est une petite fille attristée par le décès de sa maman. Rejetée par les villageois, elle n'a qu'un seul ami, Ming. Petite Huit n'aspire qu'à une chose: rejoindre sa mère au ciel. Un soir, elle disparaît après être montée dans l'arbre le plus haut et le plus proche du ciel. Ming est bouleversé par sa disparition. Quelques années plus tard, il rencontre une créature fabuleuse dans la forêt. Aurait-elle un lien avec Petite Huit? 
Un premier volume onirique et sensible qui nous plonge au cœur de la Chine rurale et de ses traditions. Beaucoup de questions reste en suspens, on attend la suite avec impatience!

dimanche 22 juin 2014

Israël, Les blessures d'un destin



Grâce au réseau social de lecteurs Babelio et à l'opération Masse Critique, j'ai découvert les Éditions Nevicata et la collection L’Âme des peuples. J'ai reçu Israël, Les blessures d'un destin d'Aude Marcovitch, correspondante à Tel Aviv pour la RTS et Libération.

L'ambition de cette collection est d'être un "décodeur" et de revisiter l'image d'un pays. A travers les témoignages des citoyens de l'Etat hébreu, nous voyageons au cœur de la complexité israélienne.

Nous découvrons Moshe, espion du Mossad, qui regrette que le facteur humain ne soit pas assez pris en compte; les relations entre des parents laïcs et leur fille ultraorthodoxe;  Elimelech, ultraorthodoxe qui tente de concilier religion et actions militaires; le parcours de Mukhles, membre de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et ses arrestations et incarcérations; les témoignages des soldats qui brisent le silence sur leurs expériences de terrain et la vie dans les colonies.

Les récits s'attachent également à l'architecture de Tel Aviv et ses nouveaux lieux festifs et bondés, ville innovante où fleurissent de nombreuses startups, et à son festival du Cinéma du Sud, créé en 2002 par Avner Faingulernt.

Enfin, ces témoignages sont suivis d'un entretien avec la sociologue Eva Illouz. Elle fait le point sur la situation actuelle et aborde la question religieuse et démocratique.

Le conflit israélo-palestinien est difficile à comprendre. Grâce à ce petit  livre qui se lit d'une traite, nous y voyons plus clair. Le retour historique est éclairé par le présent et permet d'appréhender Israël aujourd'hui.

Le plus: la bibliographie en fin d'ouvrage qui offre la possibilité d'approfondir ces pistes et le petit format du livre.

dimanche 1 juin 2014

Maléfique


Les studios Disney consacrent leur nouveau film au personnage de Maléfique, la méchante fée de La Belle au bois dormant. Sorte de prequel et de remake du long métrage d'animation de 1959, le film change d'héroïne et explique pourquoi Maléfique, gardienne de la forêt, est devenue méchante. Car la méchante n'est pas vraiment méchante! C'est une femme blessée dans son amour propre. Ici, Robert Stromberg invente ce qui était tu dans le premier long métrage inspiré de Charles Perrault et des frères Grimm. 

Hantée par un désir de vengeance, Maléfique fait d'Aurore sa proie. Cette version souhaite sans doute moderniser le conte en lui apportant une portée féministe, notamment en changeant le dénouement. Les personnages de la première adaptation sont repris. Pas d'évolution pour les hommes des histoires de princesses qui restent insignifiants : l'esclave de Maléfique est velléitaire et le prince Philippe ne sert... à rien!  Du côté des femmes, les fées sont tellement idiotes qu'on comprend pourquoi Aurore leur préfère la compagnie de Maléfique... 
Esthétiquement, les personnages sont bien travaillés et jouent sur les contrastes. Outre les couleurs qui les représentent, le visage poupon d'Elle Fanning s'oppose à celui anguleux d'Angelina Jolie. 

Cette réécriture de la fin du conte réhabilite le personnage de la méchante et tente de dépasser le manichéisme habituel propre à Disney. Ce conte au féminin explore la psychologie de Maléfique, femme complexe, et prouve que finalement il n'y a pas de véritable méchant(e) chez Disney!

                            


jeudi 29 mai 2014

Grace de Monaco



Après le succès de La Môme (2007), Olivier Dahan se livre à nouveau à l'exercice du biopic. Cette fois, il s'agit d'un biopic resserré sur une courte période. Lorsque Grace Kelly, maintenant Grace de Monaco, souhaite reprendre le chemin des tournages. Son ami, Hitchcock, lui propose le rôle de Marnie. Son statut de princesse n'est pas sans posé problème, d'autant plus que Rainier est dans une situation difficile. Il s'oppose à de Gaulle pour défendre l'indépendance de Monaco et doit faire face à un complot ourdi par sa sœur.

Nous suivons Grace mais d'une manière assez distante pour un biopic. La crise politique et les personnalités qui gravitent autour de la famille princière (Onassis et La Callas notamment) semblent intéresser davantage le réalisateur que les tourments de la princesse.  Le spectateur a du mal à entrer en empathie avec elle. Grace se résout assez facilement à abandonner sa carrière. Une dispute publique avec Rainier et ses discussions avec le Père Tucker sont les seuls moments où la princesse semble douée d'émotion - Nicole Kidman gonflée au botox, a perdu ses expressions.  Le reste du temps, elle paraît s'effacer derrière la famille princière. Le véritable destin d'une princesse?


jeudi 8 mai 2014

Journal d'un dégonflé de Jeff Kinney

Couverture Journal d'un dégonflé, tome 1 : Carnet de bord de Greg Heffley

L'originalité  de  ce  journal  relève  de sa  forme, un "carnet de bord" qui se distingue du "journal intime", un truc de filles, selon Greg. Ce carnet illustré témoigne des journées du collégien facétieux. Entre sa famille, son copain par défaut Robert et le collège, la vie de Greg n'est pas de tout repos. 

Dans la veine de Titeuf et des autres "sales gosses" de la littérature jeunesse, ce premier carnet de bord propose de bons moments d'humour. Les dessins et le récit s'accordent parfaitement et offrent un confort de lecture pour les plus jeunes. 

mercredi 7 mai 2014

La page blanche


A Paris, une jeune femme se retrouve perdue. Assise sur un banc, elle ne sait pas ce qu'elle fait dans cet arrondissement... Plus grave, elle ne sait plus qui elle est. Le lecteur suit la quête d'identité de cette jeune fille. Comment continuer à vivre quand on a oublié qui on est? Eloïse Pinson n'a aucun souvenir en ce qui la concerne, mais comprend le monde qui l'entoure. Sa perte de mémoire est qualifiée d'"amnésie de film" par les médecins. Elle semble inexplicable, improbable et provoque quelques situations cocasses. Est-ce que ce blackout serait l'occasion de s'offrir un nouveau départ?
La première collaboration de Pénélope Bagieu (dessin) et de Boulet (scénario) fonctionne à merveille. A partir d'un thème assez usé - l'amnésie - les auteurs ont réussi à imprimer leur patte et à livrer une histoire simple, fraîche et émouvante. 


Pénélope Bagieu au Salon du Livre de Paris (mars 2014)

jeudi 1 mai 2014

Une rencontre



Malgré un casting prometteur, le dernier film de Lisa Azuelos (LOL) n'est pas une réussite. L'histoire est bourrée de clichés et peu vraisemblable. Elsa et Pierre se rencontrent à une soirée et tombent amoureux. Ils refusent de céder à la tentation car Pierre est marié et heureux. Ils décident alors de s'en remettre au hasard. Par chance, le hasard est très généreux car ils se rencontrent très souvent... Les personnages sont très stéréotypés, surtout ceux proches de l'héroïne, écrivaine cougar branchée: le jeune amoureux collant, les copines bécasses et les adolescentes têtes à claques. Et que penser de Pierre, l'avocat heureux en ménage? Pas grand-chose... François Cluzet rate son entrée dans la comédie romantique. Il est très fade et mielleux face à Sophie Marceau, très à l'aise comme à son habitude dans le rôle de la belle femme spontanée. Enfin, le montage du film, entre réalité et fantasme, accentue l'impression d'invraisemblance.

Une rencontre qui ne nécessite pas le déplacement au cinéma! 


Je vais mieux de David Foenkinos



Si ce roman n'offre rien de bien original pour les fidèles lecteurs de David Foenkinos, il n'en demeure pas moins un récit agréable. L'auteur continue à explorer les thèmes du couple et de la séparation. Dans Je vais mieux, les problèmes du héros se manifestent à travers son mal de dos inexplicable. Sa vie va basculer sur le plan professionnel, personnel - et par conséquent émotionnel. David Foenkinos propose un beau personnage d'anti-héros masculin dont la vie se trouve remise en question. L'auteur reprend les thèmes chers aux romantiques : l'art comme moyen d'expression (le héros souhaitait devenir écrivain), la réflexion sur le passé et le ravissement par le rêve. Comme dans La délicatesse, la tonalité générale du roman est mélancolique, mais se conclut par une renaissance sous forme de "happy end".
Enfin, toujours avec le même humour, David Foenkinos en profite pour glisser ses motifs récurrents (les polonais, Cioran, les romans russes, la rhapsodie des rotules et la Suisse) et nous offre une sacrée digression sur la toile cirée!



dimanche 20 avril 2014

Contribution Savoirs CDI


SavoirsCDI - Logo

Vous trouverez ICI mes deux contributions au dossier Savoirs CDI "Le professeur-documentaliste et la problématisation : état des lieux " 

-Un projet SVT/Documentation en classe de 3e
-Formuler une problématique : l'approche par le questionnement 

Le dossier est réalisé par CANOPE Académie d'Amiens pour Savoirs CDI (sous la direction de Stéphane Monroval). 


samedi 22 mars 2014

Cinéma et Seconde Guerre mondiale


Ce mois-ci, deux films sont consacrés à la Seconde Guerre mondiale: Diplomatie et Monuments Men. Le premier est adaptée de la pièce de théâtre de Cyril Gély, le second du livre de Robert Edsel.

Le réalisateur de Diplomatie, Volker Schlöndorff, propose - sur fond historique réel - une fiction. En effet, le film traite du projet de destruction de Paris en août 1944, mais la rencontre entre le consul Nordling (André Dussollier) et le Général von Choltitz (Niels Arestrup) n'a pas eu lieu de cette manière. Tout l'intérêt du film réside dans le face-à-face entre les deux hommes, leur bataille à coup d'arguments et le doute qui s'installe peu à peu. Car le Général von Choltitz hésite entre son devoir d'obéissance et sa raison. Il illustre ainsi le concept de "banalité du mal" d'Hannah Arendt et celui du "bourreau ordinaire" du psychologue américain Stanley Milgram. Les deux acteurs sont excellents: Niels Arestrup nous fait ressentir cette complexité du choix et André Dussollier est très convaincant dans le rôle du diplomate.



Le film de George Clooney se déroule également en 1944. Monuments Men raconte  l'histoire de la petite unité spéciale de l'armée américaine (sept hommes cultivés dont les métiers relèvent du domaine des arts) partie à la recherche des œuvres pillées par les nazis. Malgré la gravité du sujet, le réalisateur a opté pour la légèreté:  musique patriotique entêtante et soldats partant la fleur au fusil. On se croirait presque dans un film d'aventure... Heureusement, George Clooney va plus loin en alternant passages légers et moments dramatiques et en proposant une réflexion sur la dimension patrimoniale et mémorielle de l'art. 

vendredi 28 février 2014

Pixar, 25 ans d'animation


 
Le Musée Art Ludique a ouvert ses portes le 16 novembre 2013 à Paris. Sa collection est consacrée aux œuvres issues de l'entertainment.

La première exposition est dédiée aux Studios Pixar et à ses techniques artistiques. La collection est présentée selon les trois principes chers à John Lasseter, directeur artistique de Pixar Animation Studios, à savoir l'histoire, les personnages et l'univers.

Les œuvres exposées sont de diverses natures et révèlent une véritable richesse artistique: peinture numérique, collage, croquis, aquarelle, gouache, fusain et crayon, sculpture en résine et même un kabuki de Cars! Elles permettent d'appréhender la genèse et les différentes techniques mises en œuvre pour réaliser un film d'animation. Des storyborads et des colorscripts réalisés au crayon, en peinture numérique ou au pastel permettent de se rendre compte du travail effectué en amont.

Tous les longs métrages sont représentés depuis le premier film Toy Story, en 1995. Ainsi l'espace muséal se compose de plusieurs salles thématiques regroupant les œuvres de 1001 pattes, Monstres et Cie, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles, Cars, Ratatouille, WALL-E, Là-haut, Rebelle ainsi que les suites et certains courts métrages.

Enfin, le zootrope Toy Story qui produit l'illusion du mouvement des images est directement inspiré de celui du Musée Ghibli qui se trouve à Mitaka (Japon)!

À savoir: l'exposition avait été présentée au MOMA (Museum of Morden Art) de New York. Elle a été complétée depuis par des productions de films récents.

Pour info: la prochaine exposition du musée portera sur l'Art des Super-Heros Marvel (à partir du 22 mars 2014). 

Lien  http://artludique.com/

jeudi 30 janvier 2014

La vie rêvée de Walter Mitty


Walter Mitty travaille aux archives photographiques du magazine Life. Timide et rêveur, Walter est enfermé dans son quotidien. Lorsqu'il s'inscrit sur un site de rencontre afin d'entrer en contact avec une collègue, il a des difficultés pour booster son profil et réalise qu'il n'a rien fait d'extraordinaire. Dans certaines situations où il reste sans voix, il s'imagine artiste, employé impertinent ou encore super héros (ces scènes se manifestent sous forme de flash).

La perte d'un négatif pour la dernière parution du magazine Life et l'envie de séduire sa belle entraînent notre anti-héros dans une quête exceptionnelle du Groenland à l'Islande pour finalement aboutir en Afghanistan. 

Si le voyage est vain du point de vue professionnel, c'est une réussite personnelle permettant à Walter de se trouver.

Ben Stiller produit, réalise et tient le rôle principal de cette sympathique comédie US au bel happy end.

mardi 7 janvier 2014

La Reine des Neiges


L'adaptation Disney est très librement inspirée du conte d'Hans Christian Andersen (1844).
En effet, il n'est pas question ici de l'amitié entre les petits Kay et Gerda. Cette dernière décidant d'affronter le froid pour retrouver son ami retenu par les Reine des neiges.

Dans le dessin animé, nous suivons deux soeurs, Anna et Elsa, qui sont confrontées à l'exercice du pouvoir suite au décès de leurs parents. Quelques années plus tard, l'aînée, Elsa, est couronnée reine. Mais son pouvoir qui la ronge depuis qu'elle est enfant, plonge le royaume d'Arendelle dans un hiver glacial. Afin de protéger sa sœur, elle préfère fuir. Anna va donc partir à la recherche d'Elsa, accompagnée de Kristoff et de son fidèle renne Sven. Seuls le renne et la Reine des neiges apparaissent dans le conte danois, les autres personnages ont été inventés par les studios Disney.

Disney renoue avec la tradition du dessin animé chanté de princesse, déjà engagé avec Raiponce, conte allemand des frères Grimm, en 2010. Anna lui ressemble d'ailleurs par son caractère et son humour et la quête qu'elle mène aux côtés d'un jeune homme qui n'a pas les caractéristiques d'un héros. Dans ces deux dessins animés, les princesses n'épousent pas des princes, mais des hommes du peuple! Ces derniers sont leurs adjuvants, tout comme les animaux - Pascal et Maximus dans Raiponce et Sven et Olaf dans La Reine des Neiges.

Anna est un personnage classique Disney, elle représente la jeune et belle princesse à la recherche du grand amour. Elsa est plus intéressante, comme Merida (Rebelle, 2012) et Raiponce, elle est éprise de liberté, mais pas pour les mêmes raisons. Merida souhaite vivre sa passion et Raiponce s'affranchir tandis qu'Elsa souhaite avant tout protéger sa sœur de son pouvoir, même si celui-ci doit l'isoler. C'est grâce à ce dilemme que ce 53e "Classique d'animation" renouvelle le film d'animation de princesse. Raiponce, Merida et Elsa sont des héroïnes qui choisissent de prendre en main leur destin.



Trois princesses qui se ressemblent tant au niveau du physique que du caractère



Le conte d'Hans Christian Andersen